Page:Dante - La Divine Comédie, traduction Lamennais volume 1, Didier, 1863.djvu/355

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
345
CHANT DIX-HUITIÈME.


CHANT DIX-HUITIÈME


1. Il est en enfer un lieu appelé Malebolge [1], tout de pierre couleur de fer, comme le cercle qui l’entoure.

2. Droit au milieu de la campagne maligne, s’ouvre béant un puits large et profond, dont, en son lieu, on dira la structure.

3. L’espace, de forme ronde, entre le puits et la haute rive solide, était, en descendant au fond, divisé en dix retranchements.

4. Tels que les châteaux autour desquels on creuse, pour la défense des murs, de nombreux fossés, qui rendent sûre la partie qu’ils ceignent,

5. Tels paraissaient là ces retranchements ; et comme, en de pareilles forteresses, des seuils [2] à la rive sont de petits ponts,

6. Ainsi du pied du précipice partent des rochers, qui coupent les remparts et les fossés jusqu’au puits, où tronqués ils s’arrêtent.