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INTRODUCTION.

miers vers pleins d’amour et de douleur, et l’immortalisa dans le poëme devenu l’immortel monument de sa propre gloire.

Brunetto Latini, renommé par ses deux ouvrages, le Tesoro et le Tesoretto, fut son premier guide dans l’étude des lettres et de la philosophie. Ce fut à ce maître, qui jamais ne cessa de lui être cher[1], qu’il dut la connaissance des poëtes anciens, objets pour lui d’une admiration presque religieuse. Il dut aussi beaucoup à l’amitié de Guido Cavalcanti. Le goût de la peinture et de la musique le lia également avec Giotto, avec Oderici da Gubbio, célèbre par ses miniatures, et avec Casella, qui mit en chant plusieurs de ses canzoni. La science ne l’attira pas moins que les arts et les lettres. Il visita dans sa jeunesse les universités de Bologne et de Padoue, peut-être durant son exil celles de Crémone et de Naples, mais certainement celle de Paris, où il s’appliqua particulièrement à l’étude de la théologie[2].

On a dit que, jeune encore, il entra dans l’ordre des Frères mineurs, et qu’il le quitta avant d’avoir fait profession. Mais ce fait, rapporté par un seul biographe[3], est plus que douteux.

Pressé par ses amis de se marier, il épousa Gemma,

  1. Enf., ch. xv, terc. 28.
  2. Benvenuto da Imota, Comment. in Comœd. Dant.
  3. Francesco da Buti, Mem. della vita di Dante, § 8.