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INTRODUCTION.

malheurs qui le frappaient, il alla rejoindre à Arezzo les autres exilés, dont le chef, Bossone da Gubbio, l’accueillit avec une grande joie.

Plus tard, les Blancs tentèrent de rentrer de vive force dans Florence ; ils s’emparèrent même d’une des portes, mais ils furent finalement repoussés. On a dit que Dante faisait partie de cette expédition ; il paraît, au contraire, l’avoir désapprouvée[1], et qu’elle fut l’une des causes qui le brouillèrent avec ses compagnons d’exil.

« Rappelé à Florence, mais sous des conditions humiliantes, il refusa d’y rentrer[2]. » Sa vie ne fut désormais qu’une suite de courses errantes. Le pauvre banni s’en allait là où le conduisaient les circonstances, le besoin qui le pressait, l’inquiétude de son esprit, l’incurable tristesse de son âme. En 1306, on le voit à Padoue chez les marquis Malaspina, puis avec son ami Bossone da Gubbio, ensuite à Vérone, près des Scalagieri. De là, reprenant son pèlerinage, il parcourt une partie de l’Italie, passe les Alpes, et vient à Paris chercher dans l’étude un aliment à sa pensée avide de savoir, et une distraction à ses amers ennuis.

  1. Parad., ch. XVIII, terc. 22.
  2. Cette phrase, ajoutée par l’Éditeur, est la traduction, aussi restreinte que possible, d’une note au crayon placée par Lamennais à la marge du paragraphe ci-dessus. Elle porte simplement : On le rappelle ; — son refus.