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INTRODUCTION.

Dante. Il se mit de nouveau à errer çà et là, sans néanmoins s’éloigner beaucoup de Vérone, où, en 1320, il fit une sorte de cours public sur les deux éléments, le feu et l’eau.

L’accueil qu’il reçut à Ravenne de Guido Novello da Polenta, qui « sachant, dit Boccace, combien à de nobles âmes il est difficile de se résoudre à demander, prévenait tous les désirs de son hôte[1], » l’arrêta dans cette ville. Guido, poëte distingué, était le père de l’infortunée Francesca de Rimini. En guerre alors avec Venise, il envoya Dante comme ambassadeur dans cette ville pour traiter de la paix. « Mais, remarque un de ses biographes[2], il semble que ce fût la destinée de Dante que chaque honneur nouveau fût pour lui le présage d’une calamité. Ses malheurs commencèrent avec son élection à la dignité de Prieur de Florence ; son ambassade de Rome marqua l’époque la plus désastreuse de sa vie ; et sa mission à Venise se termina par sa mort : car, n’ayant pu obtenir audience du sénat de cette ville, il revint à Ravenne le cœur brisé, et mourut peu après », à l’âge de cinquante-six ans.

Jean Villani rapporte ainsi sa mort : « L’an 1321, au mois de septembre, mourut le grand et vaillant poëte Dante Alighieri de Florence, dans la ville de

  1. Vita di Dante.
  2. Simpson, The Literature of Italy, etc., p. 75.