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INTRODUCTION.

l’œuvre entière du grand poëte gibelin dépend de cette connaissance préliminaire, ainsi que l’ont senti les interprètes modernes, parmi lesquels on consultera spécialement avec fruit MM. Delécluse[1], Philarète Chasles[2] et Rossetti[3]. Ce dernier, néanmoins, doit être lu avec beaucoup de réserve.

Le chant est naturel à l’homme, et par conséquent la poésie ou la parole chantée. Aussi est-elle de tous les temps, et la trouve-t-on chez tous les peuples, même les plus sauvages : le nègre près des bords du Niger et de la Gambie, l’Esquimau, le Samoyède au milieu de leurs glaces, l’Océanien sur ses îles de corail ont leurs chants, leur poésie, comme avaient la leur les fils de Brahma dans les montagnes et les plaines de l’Inde, sur leurs riantes collines les enfants d’Hellen. Sous tous les climats, à tous les degrés de la civilisation et de la barbarie, elle est le retentissement mélodieux de l’âme humaine.

Si l’on remonte à la source cachée dans la nuit des âges, d’où s’épancha de proche en proche la bienfai-

  1. Dante Alighieri, ou la poésie amoureuse. Paris, chez Amyot.
  2. Étude sur Dante, parmi les Etudes sur les premiers temps du christianisme et sur le moyen âge. Paris, 1847.
  3. Sullo spirito antipapale, che produsse la Riforma, e sulla secreta influenza ch’esercitô nella Letteratura d’Europa, e specialmente d’Italia, come risulta du molti suoi classici, massiinù da Dante, Petrarca, Boccaccio, Disquisizioni. Londres, 1832. — La Divina Commedia di Dante Alighieri, con comento analitico di Gabriele Rossetti. Londres, 1827.