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INTRODUCTION.

rieuse dame de sa pensée, à laquelle, dit-il, « beaucoup de personnes ne sachant comment la nommer, ont donné le nom de Béatrice. »

Neuf ans après, il la rencontre « vêtue d’un habit de blancheur éclatante, et placée entre deux nobles dames un peu plus âgées qu’elle. Elle le salue d’un salut si doux, qu’il croit toucher au terme de la béatitude. »

Rentré chez lui, il a une vision à la quatrième heure de la nuit. Récit de cette vision, bizarrement allégorique :

« J’en ressentis, ajoute-t-il, une si vive angoisse de cœur, que mon sommeil, qui n’était que léger, fut interrompu, et je m’éveillai. Aussitôt je repassai dans mon esprit ce qui m’était apparu, et je pris la résolution de faire connaître ce que j’avais vu à plusieurs personnes, qui alors étaient des troubadours fameux ; et comme déjà j’avais fait expérience de dire des paroles en rimes, je décidai de composer un sonnet dans lequel je saluerais tous les Fidèles d’amour. Les priant donc de juger ma vision, je leur écrivis ce qui m’était apparu pendant mon sommeil, et commençai ce sonnet :

« A chaque âme éprise, à tout noble cœur à qui ce sonnet parviendra, afin qu’ils en disent leur avis, salut ! au nom de leur seigneur, c’est-à-dire Amour.

« Le tiers des heures pendant lesquelles les étoiles