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INTRODUCTION.

consiste dans le bénéfice que le lecteur retire pour soi-même de ce qu’il lit. Le sens anagogique est l’interprétation spirituelle de ce qui signifie les suprêmes objets de l’éternelle gloire. »

Nous reviendrons sur ce sujet, avec Dante lui-même, lorsque nous parlerons de la Divine Comédie. Mais le passage suivant doit être aussi remarqué :

« Je dis que par le ciel j’entends la science, et par les cieux les sciences, à raison de trois similitudes que les cieux ont avec les sciences, principalement par l’ordre et le nombre en quoi ils paraissent convenir. La première est la révolution de l’un et de l’autre autour de son point immobile ; car, comme chaque ciel tourne autour de son centre, ainsi tourne chaque science autour de son sujet. La seconde similitude est la puissance d’illuminer, propre à l’un et à l’autre ; car, comme chaque ciel illumine les choses visibles, ainsi chaque science les intelligibles. Et la troisième similitude est de conduire à la perfection les choses qui y sont disposées[1]

En écrivant le Convito, Dante était, comme on le voit, principalement préoccupé de l’idée philosophique, de tout ce que comprenait la science de son temps, laquelle fut aussi une de ses passions ; et par ce côté il représente encore la société contemporaine, que tourmentait intérieurement un vague besoin de

  1. Convito, II, xiv.