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INTRODUCTION.

mettaient que la seule matière dont les parties infiniment petites, animées d’un mouvement primitif, formaient en se combinant les innombrables corps de figures et de qualités diverses, lesquels, dès lors, composés d’atomes similaires, ne différaient entre eux que par l’arrangement de ces atomes. Mais cette hypothèse, sujette à des difficultés insolubles, était rejetée, chez ces mêmes anciens, par d’autres philosophes, et notamment par Aristote, dont les idées à cet égard sont au reste fort obscures. On sait combien on a disputé sur ses fameuses entéléchies, identifiées par les Scolastiques à leurs vertus informatives.

Chez les modernes, deux écoles ont renouvelé ces deux solutions du problème général des choses. L’une, supposant que la matière et le mouvement suffisent pour rendre compte de tous les phénomènes, nie que la diversité des formes ou des natures dépende d’un principe spécial, et nie par conséquent les espèces essentielles, immuables. L’autre admet des espèces immuables, essentielles, et par conséquent une cause de cet effet, et par conséquent un principe, quel qu’il soit, de diversité. Qu’on l’appelle forme ou de tout autre nom, ce principe est en réalité le même que celui des Scolastiques : tant est restreint le nombre des conceptions possibles en ce qui touche les causes nécessaires et primordiales.

À ce sujet, il est à remarquer encore que, dans la