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LE PURGATOIRE.

15. Lorsque j’entendis : « Venez, ici l’on passe ! » d’un parler si doux et si affectueux, que de pareil on n’en entend point dans ce séjour mortel.

16. Ouvrant ses ailes, semblables à celles du cygne, celui qui ainsi nous avait parlé, nous dirigea en haut entre les parois du dur rocher.

17. Sur nous ensuite il agita les pennes, qui lugent déclarant heureux [5], parce que leurs âmes seront consolées [6].

18. — Qu’as-tu, qu’à terre seulement tu regardes ? me dit mon Guide, ayant tous deux l’Ange un peu au-dessus de nous.

19. Et moi : — Si soucieux vais-je, à cause de la nouvelle vision, qui tant m’obsède que je ne puis cesser d’y penser.

20. — Tu as vu, dit-il, cette antique magicienne qui, seule désormais, au-dessus de nous se lamente [7], et tu as vu comment l’homme se dégage d’elle.

21. Que cela te suffise, et de tes talons frappe la terre : tourne les yeux vers le leurre que te montre le Roi éternel dans ses orbes immenses.

22. Tel que le faucon, qui d’abord regarde ses pieds, se tourne ensuite au cri, et s’élance par le désir de la pâture qui devant l’attire,