Page:Dante - La Divine Comédie, traduction Lamennais volume 2, Didier, 1863.djvu/161

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
149
CHANT VINGTIÈME.

24. « Peu après, je vois un temps où de France est attiré un nouveau Charles [13], pour que mieux soient connus et lui et les siens.

25. « Il en sort sans armée, seul avec la lance [14] avec laquelle jouta Judas, et si bien que de Florence elle ouvre le flanc.

26. « Par là point de terre il ne gagnera, mais péché et honte, pour lui d’autant plus pesants, que plus léger lui semblera un pareil dommage.

27. « L’autre qui sortit ensuite [15], je le vois, pris sur un navire, vendre sa fille, et en trafiquer comme les corsaires des autres esclaves.

28. « O avarice, quoi de plus peux-tu faire des miens, après qu’à toi tellement tu les as attirés, que point ils n’ont souci de leur propre chair ?

29. « Pour que moindre paraisse le mal futur et le mal fait, je vois dans Alagna [16] entrer le lis, et dans son vicaire le Christ captif.

30. « Je le vois moqué une autre fois : je le vois derechef abreuvé de vinaigre et de fiel, et mis à mort [17] entre deux voleurs vivants.

31. « Je vois le nouveau Pilate, si cruel que, non assouvi encore, il porte, sans rescrit, ses voiles avides dans le temple [18].