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CHANT VINGT-SIXIÈME.

15. Puis, comme des grues, dont les unes volent aux monts Riphées, les autres vers les sables, celles-ci fuyant le froid, celles-là le soleil ;

16. Une troupe s’en va, et l’autre vient, retournant avec larmes aux premiers chants, et au cri qui plus leur convient.

17. Et se rapprochèrent de moi, comme auparavant, ceux qui m’avaient prié, se montrant de visage attentifs à écouter.

18. Moi qui deux fois avais vu leur désir, je commençai : — O âmes sûres un jour de reposer en paix !

19. Ni verts ni mûrs mes membres ne sont restés là, mais avec moi ils sont ici, avec leur sang et leurs jointures.

20. D’ici en haut je vais pour cesser d’être aveugle : là est une Dame qui m’en a obtenu la grâce ; ce pourquoi par votre monde je porte ce que j’ai de mortel.

21. Mais (et que bientôt soit rassasié votre plus grand désir, de sorte que vous ouvre ses demeures le ciel plein d’amour, qui sans fin se dilate dans l’espace !)

22. Dites-moi, afin que sur le papier je le retrace, qui vous êtes, et quelle est cette troupe qui s’en va derrière vous ?

23. Comme le rustique et grossier montagnard stupéfait se trouble, et regardant reste muet, lorsqu’il entre dans une ville ;