Page:Dante - La Divine Comédie, traduction Lamennais volume 2, Didier, 1863.djvu/254

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
242
LE PURGATOIRE.


CHANT TRENTE-DEUXIÈME


1. Tant étaient mes yeux fixes et attentifs pour étancher une soif de dix ans [1], qu’éteints étaient tous mes autres sens ;

2. Et ne se souciaient d’aucun autre objet [2] les yeux absorbés dans la splendeur sainte, qui les attirait avec l’antique rets,

3. Lorsque par force me firent tourner le visage vers ma gauche ces Déesses, qui me dirent que je regardais trop fixement.

4. Et cet éblouissement qu’éprouvent les yeux que le soleil vient de frapper, me priva quelque temps de la vue :

5. Mais après qu’elle se fut un peu raffermie, je dis un peu par rapport à l’abondante lumière dont je m’étais par force éloigné,

6. Je vis qu’à droite la glorieuse armée s’était retournée, et s’en allait ayant en face les sept flammes [3] et le soleil.