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CHANT TROISIÈME.

16. Cependant nous parvînmes au pied du mont : là nous trouvâmes le rocher si roide, qu’en vain les jambes eussent été agiles.

17. Entre Lerici et Turbia [5], la route la plus déserte, la plus solitaire, est, près de celle-ci, un escalier facile et large.

18. — Maintenant, dit le Maître en s’arrêtant, qui sait par où la côte s’abaisse, de sorte qu’on puisse monter sans ailes ?

19. Et tandis qu’il tenait la tête inclinée, examinant en esprit le chemin, et que moi en haut je regardais autour du rocher,

20. À main gauche m’apparut une troupe d’âmes qui s’avançaient vers nous, et il ne le paraissait, tant elles venaient lentement.

21. — Maître, dis-je, lève les yeux : voilà là-bas qui nous donnera conseil, si tu ne le peux de toi-même.

22. Alors il me regarda, et d’un air assuré répondit : — Allons vers eux, car doucement ils viennent ; et toi, cher fils, raffermis en toi l’espérance.

23. Cette troupe était encore, je dis quand nous eûmes fait mille pas, à la distance d’un trait de pierre lancée par une main habile ;

24. Quand tous se rangèrent contre les dures parois de la haute rive, et restèrent immobiles, comme qui va doutant s’arrête pour observer.