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CHANT CINQUIÈME.


CHANT CINQUIÈME


1. « Si je flamboie dans le feu d’amour, au delà de ce qui se voit sur la terre, tant que de tes yeux je vainque la force,

2. « Ne t’en étonne point : cela procède de la parfaite vision, qui fait qu’à mesure qu’on le perçoit, on se porte vers le bien perçu.

3. « Je vois comment déjà resplendit dans ton intelligence l’éternelle lumière, dont la vue allume seule un perpétuel amour :

4. « Et si autre chose séduit le vôtre, ce n’est que par quelque confuse trace d’elle, qui reluit à travers.

5. « Tu veux savoir si, pour un vœu rompu, on peut par quelque autre œuvre rendre assez, pour que l’âme soit à l’abri de litige. »

6. Ainsi Béatrice commença ce chant ; et comme un homme qui ne brise point son parler, elle continua de la sorte son saint discours :