Page:Dante - La Divine Comédie, traduction Lamennais volume 2, Didier, 1863.djvu/337

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
325
CHANT NEUVIÈME.

7. — Ah ! satisfaites promptement mon désir, heureux esprit, dis-je, et donnez-moi la preuve qu’en vous peut se réfléchir ce que je pense.

8. Sur quoi, la lumière, qui m’était encore inconnue, des profondeurs où auparavant elle chantait, vint comme on vient à qui du bien l’on se plaît à faire.

9. « En cette partie de la perverse terre Italique, située entre Rialto et les sources de la Brenta et de la Piava,

10. « S’élève, non très-haut, une colline d’où descendit jadis une flammèche [3], qui grandement ravagea la contrée.

11. « D’une même racine [4] elle et moi nous naquîmes : on m’appelait Cunizza, et ici je resplendis, parce que me vainquit la lumière de cette étoile [5].

12. « Mais joyeusement je me pardonne la cause de mon sort, et point n’en ai de regret, ce qui peut-être étonnera votre vulgaire [6].

13. « De cette brillante et sainte joie [7] de notre ciel, qui est la plus près de moi, une grande renommée est demeurée, et avant qu’elle meure,

14. « Cette cinquième année se quintuplera [8]. Vois si l’homme doit s’efforcer d’exceller, afin qu’une autre vie succède à la première [9].