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CHANT DIXIÈME.

24. Dans la cour céleste d’où je reviens, se trouvent beaucoup de pierreries si précieuses et si belles, qu’on ne peut les sortir du Royaume [15] ;

25. Et le chant de ces lumières était de celles-là : qui pas assez ne s’empenne [16] pour voler là-haut, attende qu’un muet lui en donne des nouvelles [17].

26. Lorsque ainsi chantant, ces ardents Soleils autour de nous eurent tourné trois fois, comme des étoiles voisines d’un pôle fixe,

27. Ils me parurent tels que des dames, qui, suspendant leur danse, silencieuses s’arrêtent pour écouter, jusqu’à ce qu’elles aient recueilli les notes nouvelles :

28. Et au dedans de l’un d’eux, j’entendis commencer : « Lorsque le rayon de la grâce, dont s’allume le véritable amour, et qui croît ensuite en aimant,

29. « Multiplié en toi tant resplendit, qu’en haut il te guide par cette échelle que sans remonter nul ne descend [18],

30. « Qui refuserait à ta soif le vin de sa fiole, ne serait pas plus libre que ne l’est l’eau de ne point s’écouler dans la mer.

31. « Tu veux savoir de quelles plantes se fleurit cette guirlande qui, ravie, entoure la belle Dame à qui tu dois la force de monter au ciel