Page:Dante - La Divine Comédie, traduction Lamennais volume 2, Didier, 1863.djvu/41

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
29
CHANT CINQUIÈME.



CHANT CINQUIÈME


1. J’avais déjà quitté ces ombres, et je suivais les traces de mon Guide, quand, derrière, me montrant du doigt,

2. Une d’elles cria : « Vois, il semble que les rayons ne luisent pas à gauche de celui d’au-dessous [1], et il parait marcher comme un vivant. »

3. À cette parole, les yeux se tournèrent, et je les vis me regarder avec étonnement, moi seul, moi seul, et la lumière brisée.

4. — Pourquoi tant, dit le Maître, ton âme s’embarrasse-t-elle, que l’aller se ralentisse ? Que te fait ce qui se murmure ici ?

5. Suis-moi, et laisse dire ces gens : sois ferme comme une tour dont la cime jamais ne ploie au souffle des vents.

6. Car toujours l’homme en qui d’une pensée germe une autre pensée, s’éloigne de son objet, l’élan de l’une amortissant celui de l’autre.