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LE PARADIS.

7. Comme de plusieurs braises une seule chaleur se fait sentir, ainsi de plusieurs amours [3] sortait un seul son de cette image.

8. D’où moi, ensuite : — O ! perpétuelles fleurs de l’éternelle joie, qui tous vos parfums me faites paraître un seul parfum,

9. Rompez par votre parole le grand jeune qui m’a tenu en une longue faim, n’y trouvant sur la terre aucun aliment.

10. Bien sais-je que, si dans le ciel la divine Justice fait d’un autre royaume son miroir, elle n’est pas voilée dans le vôtre [4].

11. Vous savez comme attentivement je m’apprête à écouter : vous savez quel est ce doute qui m’a fait vieillir dans un si long jeûne.

12. Comme un faucon déchaperonné meut la tête, et battant des ailes et se dressant, montre l’envie de voler ;

13. Ainsi vis-je faire ce signe [5] tissu des louanges de la grâce divine [6], avec des chants tels que le sait qui là-haut se réjouit.

14. Puis il commença : « Celui qui tourna le compas jusqu’à l’extrémité du monde [7], et dedans distribua tant de choses cachées et apparentes,