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LE PARADIS.

16. Comme un subit éclair qui dissipe les esprits visuels, tellement que l’œil ne perçoit plus les plus fortes impressions des objets,

17. Ainsi autour de moi brilla une vive lumière, qui m’enveloppa d’un voile de splendeur, tel que rien ne m’apparaissait.

18. « Toujours l’Amour [16], dont se rassasie ce ciel, accueille en soi avec cette lueur salutaire, afin de disposer la chandelle à sa flamme [17]. »

19. Ne furent pas plutôt venues au dedans de moi ces brèves paroles, que je me sentis élevé au-dessus de ma vertu ;

20. Et en moi se ralluma nouvelle vue, telle qu’il n’est point de lumière si pure que mes yeux ne l’eussent supportée.

21. Et je vis une lumière en forme de fleuve, éclatante de splendeur, entre deux rives peintes d’un merveilleux printemps.

22. De ce fleuve sortaient de vives étincelles, et elles venaient se poser dans les fleurs, semblables à des rubis enchâssés dans de l’or.

23. Puis, comme enivrées de parfums, elles se replongeaient dans le brillant gouffre, et quand l’une y entrait, une autre en sortait.