Page:Dante - Rimes, 1847, trad. Fertiault.djvu/177

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


CANZONE I.

Il détaille et analyse, en les admirant, toutes les beautés de sa Dame (Béatrice).

J’admire les cheveux crêpés et blonds dans lesquels Amour a fait pour moi des rets, (tantôt) avec une rangée de perles, tantôt avec une belle fleur, pour me rendre amoureux ; et je trouve qu’il (Amour) (me) séduit. Et auparavant je regarde au fond des beaux yeux, qui passent par les miens jusque dans (mon) cœur, avec une splendeur si vive et si éclatante qu’il semble réellement qu’elle émane du soleil. Il (Amour) montre une puissance qui s’accroît encore en eux ; d’où moi, qui les vois se tenir si gracieux, je raisonne ainsi en moi-même, (tout) en soupirant : « O malheureux ! pourquoi ne suis-je seul à seul avec elle, là où je la demande ! pour que je puisse défaire cette blonde tresse onde par onde, et faire de ses beaux yeux deux miroirs pour les miens, (miroirs) qui brillent tant qu’on ne trouve point (leurs) pareils ! »

Puis je regarde l’amoureuse et belle bouche, le front spacieux, et le gracieux regard, les doigts