Page:Dante - Rimes, 1847, trad. Fertiault.djvu/26

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pas trop. Nous allons en choisir et en citer une. Elle servira à deux fins : d’abord à faire voir ce qu’était ce premier travail, ensuite à donner un point de comparaison avec le travail existant. Si l’on veut bien prendre la peine de confronter les deux manières, on verra combien nous sommes resté près du mol à mot, combien la seconde forme ressemble à la première, et à quelle fidélité nous nous sommes astreint. Voici cette pièce :

CANZONE 1TM DU LIVRE V.

J’admire les crêpés et les blonds cheveux
Desquels a fait pour moi des rets Amour,
(Tantôt) avec une rangée de perles, et tantôt avec une belle fleur,
Pour me rendre amoureux ; et je trouve qu’il (Amour) me séduit.
Et auparavant je regarde au fond des beaux yeux
Qui passent par les miens jusque dans (mon) cœur,
Avec une si vive et si éclatante splendeur
Que réellement il semble que du soleil elle émane.
Il (Amour) montre une puissance telle qu’en eux encore elle s’ac
D’où moi, qui si gracieux se tenir les vois, [croit ;
Ainsi en moi-même, eu soupirant, je raisonne :
u Oh ! malheureux ! pourquoi ne suis-je
Seul à seul avec elle, là où je la demande !
Pour que je puisse cette blonde tresse
La défaire onde par onde,
El faire de ses beaux yeux aux miens deux miroirs
Qui brillent tant qu’on ne trouve point (leurs) pareils ! »