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BALLADE II.

Sur le même sujet.

Mort inflexible, ennemie de toute pitié, mère antique de la douleur, arrêt insurmontable et dur, puisque tu as donné matière à mon cœur affligé ; — ce qui m’a rendu soucieux, — ma langue s’efforce à te maudire.

Et je te vois si dénuée de pitié, qu’il faut que je publie ta faute, la plus lourde des fautes ; non qu’elle soit ignorée de personne, mais pour remplir de courroux ceux qui, plus tard, se nourriront d’amour.

Tu as enlevé du monde la courtoisie et ce qui est à apprécier dans une femme, la vertu ; dans une riante jeunesse tu as détruit la grâce amoureuse…

Je ne veux pas indiquer davantage quelle est cette Dame, que ses vertus font reconnaître. Qui ne mérite le salut éternel ne doit jamais espérer d’aller en sa compagnie.