Page:Dante - Rimes, 1847, trad. Fertiault.djvu/95

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SONNET X.

Malédictions.

Je maudis le jour où je vis pour la première fois l’éclat de vos yeux perfides ; et le moment où vous vîntes sur la cime de mon cœur pour en tirer la vie dehors.

Et je maudis l’amoureuse lime qui a poli les paroles et les belles couleurs que j’ai trouvées pour vous, et mises en rimes, pour faire que le monde vous honore à tout jamais.

Et je maudis mon esprit opiniâtre, qui persiste à retenir l’objet qui me tue, c’est-à-dire votre belle et coupable figure,

Sur laquelle Amour se parjure si souvent, que chacun rit de lui et de moi, et que je crois que la roue tourne (mon sort va ?) à l’aventure.