Page:Darby - La promesse du Seigneur.djvu/6

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Ces considérations, sur le ministère des prophètes et sur les principes que ce ministère devait juger et condamner, sont destinées à jeter quelque jour sur plusieurs des discours de Jésus, qui vivait au milieu d’un peuple dont la révolte allait bientôt se consommer, et chez lequel on disait : Nous sommes enfants d’Abraham et nous ne fûmes jamais les esclaves de personne, Jean, viii. Envoyé comme Sauveur, Jésus l’était aussi comme Prophète. Son ministère indiquait la proximité d’un jugement qu’il annonce, au reste, à plusieurs reprises. Et en effet, la perfection de la prophétie aussi bien que celle de la sacrificature se trouvaient réunies dans sa divine personne. Il était ce prophète annoncé par Moïse, Deutéron, xviii, 18, dans la bouche duquel Jéhovah devait mettre toutes ses paroles pour les rapporter au peuple. Et, en ceci comme dans toutes choses, c’est lui qui tient le premier rang. Car, sans en manifester spécialement l’intention, le Seigneur introduit souvent, dans ses discours, des prophéties qui furent sans doute inaperçues pour les disciples qui l’écoutaient, et qui le sont encore pour la majorité des chrétiens ; mais dont surent profiter les Apôtres, quand le Saint-Esprit leur eut remis en mémoire les instructions de leur Maître, et dans l’intelligence desquelles ce même Esprit nous conduirait aussi, si nous étions dans une plus grande dépendance de ses enseignements. Par exemple, en Matth. xviii, tout en n’ayant l’air que de donner quelques directions sur l’humilité, le Seigneur Jésus signale (comme son Esprit l’avait fait autrefois par les prophètes dans d’autres circonstances) l’apparition d’un mauvais principe qui se montrait chez les disciples ; et qui, bien qu’étant fort peu de chose en apparence, devait avoir de désastreuses conséquences. Outre les solennels avertissements que le Seigneur donne ici à ce sujet, il annonce d’avance les tristes résultats