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LA CHAUMIÈRE

sons lugubres ; notre barque gémit, les rames se brisent, on se croit à terre, mais on est engravé ; le Canot est sur son côté : une dernière lame fond sur nous avec toute l’impétuosité d’un torrent : nous avons de l’eau jusqu’au col ; l’écume amère nous suffoque ; on jette le grapin ; les matelots se précipitent dans les vagues ; ils reçoivent les enfans dans leurs bras ; ils reviennent au Canot, nous chargent sur leur dos, et je me trouve déposée sur le sable à côté de ma belle-mère et de mes jeunes frères et sœurs, presque mourans. Tout le monde est sur la plage, excepté mon père et quelques matelots ; il arrive enfin ce bon père, pour mêler ses larmes à celles de sa famille et de ses amis.

Aussitôt nos cœurs attendris se réuniront pour adresser des actions de grâces à Dieu. Pour moi, j’élevai mes mains vers le ciel, et je restai quelque temps