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ARCHIVES DES MAÎTRES D'ARMES.

moins part à leurs sarcasmes, que leur prudente causticité lachoit toujours indirectement.

Je n’ai point la sotte vanité de m’élever au Parnasse, mais je veux être jugé tel que je suis. Cette raison me parut suffisante pour me déterminer à faire imprimer.

Décidé à ne plus rentrer au concours, je m’ouvris à un homme célèbre par ses connoissances littéraires ; il me conseilla de retoucher quelques endroits de ma pièce et de la renvoyer au second concours. Je profitai, sans perdre de temps, autant que je pus, du premier avis : mais aucun espoir ne peut me faire différer à rendre publiquement mon hommage aux cendres de Léopold, et aux Personnes que j’ai célébrées ; d'autres raisons puissantes m’engagent encore à prendre ce parti.

Je suis d’un âge où l’homme qui raisonne d’après le calcul des probabilités se voit incertain d’exister l’année suivante.

Je professe depuis trente ans un art dans lequel j’ai gagné, sans charlatannerie, la confiance publique. Depuis ce temps, toujours occupé, j’ai eu peu de moments à donner à la littérature, et quand j'aurois reçu de la nature quelques germes de talent, l’ayant si peu cultivé, puis-je prétendre aujourd’hui à la perfection exigée par l’Académie.

De plus, un Poête accoutumé à moissonner des lauriers, un Académicien célèbre, un Juge du concours a traité le sujet proposé, mais en assurant avec une hon-