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à devenir plus honnêtes encore. Avant-hier ils se permettaient d’attaquer la propriété à la sourdine ; hier, ils parlaient d’expropriation avec indemnité ; aujourd’hui, ils jettent l’anathème à ceux qui osent prétendre que le parti socialiste ait jamais songé à porter atteinte à la propriété. Ils ont fondé, sous le nom de Comité Général, une sorte de Saint-Office, dont je préfère ne pas parler ici. Je ne saurais exprimer suffisamment mon dégoût pour les théories du socialisme, ni dire à quel point j’en méprise les pontifes. La Liberté ne les engendra point, certainement ; c’est la Loi qui les a formés. Ils croient à l’existence des lois ; vénèrent les lois ; exaltent la loi ; proclament la loi (d’airain) ; aspirent à faire la loi… Je ne vénère pas la Loi ; je crois qu’il n’y a pas de lois ; je crois qu’il y a des modes. Au fond, les pontifes du socialisme à formules sont trop avancés pour moi. Je suis un retardataire. J’en suis encore à la Physiocratie et au Tribun du Peuple.



Il n’y a pas d’autre richesse que la vie.
Ruskin.


Je crois que la seule raison d’être de l’État, comme le disait Babeuf, serait de défendre, de maintenir l’égalité. Je crois aussi que l’égalité est nécessaire à la vie d’une nation, à son existence réelle et complète. Je vois que le rôle de l’État, jusqu’à présent, est de maintenir l’inégalité, à tout prix.

Les socialistes « scientifiques » qui discutent, à la suite des économistes et aussi bêtement qu’eux, de la rente, du profit, de la richesse et d’un tas d’autres choses auxquelles ils ne comprendront jamais rien, ne voient dans la condition sociale actuelle qu’une réforme à effectuer : la répartition du capital ; et qu’un moyen d’y parvenir : la prise de possession légale du parlement. Ils refusent de s’apercevoir que le vrai ressort du gouvernement se trouve,