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XXVIII

DANS LEQUEL ON APPREND QUE L’ARGENT NE FAIT PAS LE BONHEUR


C’est très long à régler, ces affaires d’héritage. Les formalités, le fisc, l’enregistrement, les officiers ministériels ; ça n’en finit pas. Enfin, Me Tabel-Lion vient de m’annoncer qu’il peut maintenant se passer de ma présence. Il conserve, d’après les termes du testament, la part qui revient à Charlotte, au cas où l’on retrouverait ses traces dans les délais légaux ; et j’ai laissé des fonds suffisants pour défrayer toutes les recherches possibles ; sans grand espoir, malheureusement. D’après les comptes approximatifs du notaire, qui a encore des immeubles à mettre en vente, entre autres la villa de Maisons-Laffitte, la fortune de mon oncle monte à un joli total. En chiffres ronds, je possède à l’heure qu’il est deux bons petits millions ; dont les deux tiers, ou peu s’en faut, dus aux filouteries avunculaires et le reste à mes propres larcins. « Bien mal acquis ne profite jamais. » On verra ça. Que vais-je faire de mon argent ? Je suis en train de me le demander.