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armes, dit un contemporain : ils vont dans cet équipage à la rencontre de leur imam ; puis, après une longue attente, ils s’en retournent, déçus dans leurs espérances, mais non découragés (36). » À Hillah, près de Bagdad, le dernier lieu qui l’eût vu, se dressait une mosquée sur la porte de laquelle était baissé un rideau de soie : c’était là qu’il résidait, dans le Saint des Saints : c’était « le sanctuaire du Maître de l’heure ». Chaque jour, après la prière de l’après-midi, cent cavaliers, sabre en main, allaient recevoir du commandant de la ville un cheval sellé et bridé qu’ils conduisaient vers le sanctuaire, au bruit des tambours et des clairons ; arrivés à la porte, ils s’écriaient : « Au nom de Dieu, ô Maître de l’heure, au nom de Dieu, sors ! car la corruption est apparue et l’injustice est grande. » Et ils continuaient de l’appeler au son des clairons jusqu’à la prière de la nuit (37).

Le Mahdi ne sortait pas. — Au xvie siècle enfin, les Alides prirent le dessus en Perse. Un cheikh qui prétendait descendre