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Voix et facultés musicales. — La puissance de la voix et le développement des organes vocaux constituent, chez quelques espèces de Quadrumanes, une grande différence entre les deux sexes adultes ; cette différence existe aussi dans l’espèce humaine et semble provenir, par héritage, des premiers ancêtres. Les cordes vocales de l’homme sont plus longues d’un tiers que celles de la femme, ou des jeunes garçons, et la castration produit sur lui les mêmes effets que sur les animaux inférieurs, car elle « arrête l’accroissement qui rend la thyroïde saillante, etc., et accompagne l’allongement des cordes vocales[1]. » Quant à la cause de cette différence entre les sexes, je n’ai rien à ajouter aux remarques faites dans le dernier chapitre sur les effets probables de l’usage longtemps continué des organes vocaux par les mâles, sous l’influence de l’amour, de la colère et de la jalousie. D’après Sir Duncan Gibb[2], la voix varie dans les différentes races humaines ; chez les Tartares, chez les Chinois, etc., on dit que la voix de l’homme ne diffère pas de celle de la femme autant que dans la plupart des autres races.

Il ne faut pas entièrement omettre de parler de l’aptitude et du goût pour le chant et pour la musique, bien que ce ne soit pas, chez l’homme, un caractère sexuel. Les sons qu’émettent les animaux de toute espèce ont des usages nombreux, mais il est presque certain que les organes vocaux ont servi d’abord, en se perfectionnant toujours, à la propagation de l’espèce. Les insectes et quelques araignées sont les seuls animaux inférieurs qui produisent volontairement des sons, et cela au moyen d’organes de stridulation admirablement disposés, souvent limités aux mâles seuls. Les sons ainsi produits consistent, à ce que je crois, dans tous les cas, en une répétition rhythmique de la même note[3] ; note quelquefois agréable même à l’oreille humaine. L’usage principal de ces sons et, dans certains cas, leur usage exclusif paraît être d’appeler ou de séduire la femelle.

Les sons que produisent les poissons sont, dans quelques cas, l’apanage des mâles seuls pendant la saison des amours. Tous les vertébrés à respiration aérienne possèdent nécessairement un appa-

    rence qui existe entre les deux sexes, relativement à la capacité crânienne, augmente avec la perfection de la race, de sorte que l’Européen s’élève plus au-dessus de l’Européenne, que le nègre au-dessus de la négresse. Welcker a trouvé la confirmation de cette proposition émise par Huschke, dans les mesures qu’il a relevées sur les crânes allemands et nègres. » (Leçons sur l’Homme, p. 99, trad. française). Mais Vogt admet que ce point exige encore des observations.

  1. Owen, Anat. of Vertebrates, III, p. 603.
  2. Journ. of Anthrop. Soc., p. LVII et LXVI, Avril 1869.
  3. Docteur Scudder, Notes on Stridulation, dans Proc. Boston Soc. of Nat. Hist. XI, Avril 1868.