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PLANTES À VRILLES.

avec un objet[1]. Ils se forment généralement d’abord sur un côté de l’extrémité courbée, dont la totalité change souvent tellement d’aspect, qu’une ligne du tissu vert primitif ne peut être suivie que le long de la surface concave. Cependant, quand une vrille a saisi un bâton cylindrique, un rebord irrégulier ou un disque se forme parfois le long de la surface interne, à une petite distance de l’extrémité courbée ; c’est ce que Mohl a observé aussi (p. 71). Les disques se composent de cellules agrandies, avec des surfaces hémisphériques polies et saillantes colorées en rouge ; elles sont tout d’abord gorgées de fluide (voy. une coupe donnée par Mohl, p. 70), mais finissent par devenir ligneuses.

Les disques adhérant assez vite à des surfaces polies, telles que du bois raboté ou peint, ou à la feuille lisse du lierre, il est probable, par ce fait seul, qu’ils sécrètent quelque ciment adhésif,

  1. Le Dr M’Nab (Trans. Bot. Soc. Edinburgh, vol. XI, p. 292) remarque que les vrilles de l’Ampelopsis Veitchii portent de petits disques globuleux avant de venir en contact avec un objet et depuis lors j’ai observé ce fait. Ces disques pourtant augmentent considérablement de dimension s’ils pressent sur une surface quelconque et y adhèrent. Par conséquent, les vrilles d’une espèce d’Ampelopsis exigent le stimulus du contact pour le premier développement de leurs disques, tandis que celles d’une autre espèce n’ont pas besoin d’un pareil stimulus. Nous avons vu un cas exactement semblable chez deux espèces de Bignoniacées.