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PLANTES À VRILLES.

il y a la même torsion inévitable de l’axe. Par conséquent, quand une vrille libre se replie en une spire, elle doit ou se tordre dans toute sa longueur (et ceci n’a jamais lieu), ou bien l’extrémité libre doit tourner circulairement autant de fois qu’il y a de spires formées. Il n’était guère nécessaire d’observer ce fait ; je m’en assurai cependant en fixant de petites girouettes en papier à l’extrémité des pointes des vrilles de l’Echinocystis et du Passiflora quadrangularis, et pendant que la vrille se contractait en spires successives, la girouette s’enroulait lentement.

Nous pouvons comprendre maintenant pourquoi les spires sont invariablement tournées dans des directions opposées chez les vrilles qui, après avoir saisi un objet, sont fixées à leurs deux extrémités. Supposons qu’une vrille adhérente fasse trente tours en spirale, tous dans la même direction, le résultat sera inévitablement qu’elle se tordra trente fois sur son propre axe. Cette torsion n’exigerait pas seulement une force considérable, mais, comme je le sais par expérience, elle ferait éclater la vrille avant que les trente tours ne soient accomplis. En réalité, ce cas n’a jamais lieu, car, comme nous l’avons déjà dit, quand une vrille a saisi un support et s’est contractée en hélice, il y a toujours autant de tours dans une direction que dans l’autre ; en sorte que la torsion de l’axe dans un sens est exacte-