Page:Darwin - Les mouvements et les habitudes des plantes grimpantes, 1877.djvu/28

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
21
PLANTES VOLUBILES.

en effet, immédiatement après avoir appliqué un bâton au Lophospermum, je vis qu’il se comportait autrement qu’une vraie plante volubile ou toute autre plante grimpant à l’aide de ses feuilles[1].

L’opinion que les plantes volubiles ont une tendance naturelle à croître en hélice est due probablement à ce qu’elles prennent une forme hélicoïde en s’enroulant autour d’un support et à ce que leur extrémité, même tout en restant libre, affecte parfois cette forme. Quand les entre-nœuds libres des plantes se développant vigoureusement cessent de s’enrouler, ils deviennent droits et ne montrent aucune tendance à l’hélice ; mais quand la tige a presque cessé de croître ou si la plante est maladive, l’extrémité se contourne parfois en spirale. C’est ce que j’ai vu d’une manière remarquable pour les extrémités des tiges du Stauntonia et de son allié l’Akebia, qui se contournèrent en une spire serrée, exactement comme une vrille, et ce fait pouvait se produire après le dépérissement de quelques feuilles petites et mal formées. En voici, je crois, l’explication : dans ce cas, les parties inférieures des entre-nœuds terminaux perdent insensiblement et successivement leur faculté de mouvement, tandis que les portions immédiatement au-dessus continuent à se mouvoir en avant, et à leur tour deviennent

  1. Le Dr H. de Vries dit (ibid. p. 322) que la tige de la Cuscute est irritable comme une vrille.