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MAURANDIA.

24 heures. Le jour suivant, on les frotta sur les faces opposées, et ils se courbèrent d’une manière sensible vers ces faces. Deux autres pédoncules plus jeunes, longs de 1c,89, furent légèrement frottés sur les côtés situés en face l’un de l’autre et se courbèrent tellement que les arcs étaient dans une direction à angle presque droit de leur direction primitive : c’est le mouvement le plus étendu que j’aie observé ; puis ils se redressèrent. D’autres pédoncules si jeunes qu’ils n’avaient qu’une longueur de 0c,76 se courbaient quand on les frottait. D’autre part, des pédoncules longs de plus de 3c,8 avaient besoin d’être frottés deux ou trois fois, et alors ils se courbaient d’une manière à peine sensible. Des anses de fil suspendues aux pédoncules ne produisaient aucun effet ; cependant des anses de ficelle pesant 5 milligr. à 11 centigr. déterminaient parfois une légère courbure mais ces pédoncules n’étaient jamais saisis étroitement comme l’étaient les anses bien plus légères de fil par les pétioles.

Dans les neuf plantes vigoureuses que j’ai observées, il est certain que ni les légers mouvements spontanés ni la légère sensibilité des pédoncules floraux n’aidèrent les plantes à grimper. Si une espèce parmi les Scrophulariacées eût possédé des vrilles produites par la modification des pédoncules floraux, j’aurais pensé que cette espèce de Maurandia avait peut-être conservé un vestige inutile ou rudi-