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PÉROU.

de terre de 1822. L’antiquité de la race indienne dans ce pays, s’il faut en juger par le soulèvement du sol à la hauteur de 85 pieds depuis que des objets humains y ont été enfouis, est d’autant plus remarquable, que sur la côte de la Patagonie, alors que le sol se trouvait situé plus bas dans la même proportion, le Macrauchenia était un animal vivant ; mais comme la côte de la Patagonie se trouve plus éloignée de la Cordillère, le soulèvement a pu s’y produire plus lentement que sur la côte du Pérou. À Bahia Blanca, le soulèvement n’a été que de quelques pieds, depuis que de nombreux quadrupèdes gigantesques y ont été enfouis ; or, selon l’opinion généralement reçue, l’homme n’existait pas à l’époque où vivaient ces animaux éteints. Il se peut, il est vrai, que le soulèvement de cette partie de la côte de la Patagonie ne soit en aucune façon relié au système de la Cordillère et qu’il le soit à une ligne de vieux rochers volcaniques qui se trouvent dans le Banda oriental, de telle sorte que le soulèvement peut avoir été infiniment plus lent que celui des côtes du Pérou. Quoi qu’il en soit, toutes ces suppositions sont nécessairement fort vagues. Qui oserait dire en effet qu’il n’y a pas eu plusieurs périodes d’affaissement intercalées au milieu des périodes de soulèvement ? ne savons-nous pas que, le long de toute la côte de la Patagonie, il y a certainement eu des intervalles longs et nombreux dans l’action des forces de soulèvement ?