Page:Daudet - Aventures prodigieuses de Tartarin de Tarascon, 1872.djvu/125

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Des chameaux déjà ! Les lions ne devaient pas être loin ; et, en effet, au bout de cinq minutes, il vit arriver vers lui, le fusil sur l’épaule, toute une troupe de chasseurs de lions.

— Les lâches ! se dit notre héros en passant à côté d’eux, les lâches ! Aller au lion par bandes, et avec des chiens !… » Car il ne se serait jamais imaginé qu’en Algérie on pût chasser autre chose que des lions. Pourtant ces chasseurs avaient de si bonnes figures de commerçants retirés, et puis cette façon de chasser le lion avec des chiens et des carnassières était si patriarcale, que le Tarasconnais, un peu intrigué, crut devoir aborder un de ces messieurs.

— Et autrement, camarade, bonne chasse ?

— Pas mauvaise, répondit l’autre en regardant d’un œil effaré l’armement considérable du guerrier de Tarascon.