Page:Daudet - Aventures prodigieuses de Tartarin de Tarascon, 1872.djvu/153

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connais, en passant devant les maisons mauresques entendait des chants monotones, des sons étouffés de guitare, des roulements de tambours de basque, et des petits rires de femme qui lui faisaient battre le cœur.

— Elle est peut-être là ! se disait-il.

Alors, si la rue était déserte, il s’approchait d’une de ces maisons, levait le lourd marteau de la poterne basse, et frappait timidement… Aussitôt les chants, les rires cessaient. On n’entendait plus derrière la muraille que de petits chuchotements vagues, comme dans une volière endormie.

— Tenons-nous bien ! pensait le héros… Il va m’arriver quelque chose !

Ce qui lui arrivait le plus souvent, c’était une grande potée d’eau froide sur la tête, ou bien des peaux d’oranges et de figues de Barbarie… Jamais rien de plus grave…

Lions de l’Atlas, dormez !