Page:Daudet - Aventures prodigieuses de Tartarin de Tarascon, 1872.djvu/220

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armes luire entre les branches, crut à un coup de main, fit baisser le pont-levis, battre la générale, et mit incontinent la ville en état de siège.

Beau début pour la caravane !

Malheureusement, avant la fin du jour, les choses se gâtèrent. Des nègres qui portaient les bagages, l’un fut pris d’atroces coliques pour avoir mangé le sparadrap de la pharmacie. Un autre tomba sur le bord de la route ivre-mort d’eau-de-vie camphrée. Le troisième, celui qui portait l’album de voyage, séduit par les dorures des fermoirs, et persuadé qu’il enlevait les trésors de la Mecque, se sauva dans le Zaccar à toutes jambes…

Il fallut aviser… La caravane fit halte, et tint conseil dans l’ombre trouée d’un vieux figuier.

— Je serais d’avis, dit le prince, en es-