Page:Daudet - Aventures prodigieuses de Tartarin de Tarascon, 1872.djvu/255

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lui traversa le cerveau. La porte était ouverte. Il entra, suivit de longs couloirs tapissés de nattes, monta encore, et finit par se trouver dans un petit oratoire turc, où une lanterne en fer découpé se balançait au plafond, brodant les murs blancs d’ombres bizarres.

Le muezzin était là, assis sur un divan, avec son gros turban, sa pelisse blanche, sa pipe de Mostaganem, et devant un grand verre d’absinthe, qu’il battait religieusement, en attendant l’heure d’appeler les croyants à la prière… À la vue de Tartarin, il lâcha sa pipe de terreur.

— Pas un mot, curé, fit le Tarasconnais, qui avait son idée… Vite, ton turban, ta pelisse !…

Le curé turc, tout tremblant, donna son turban, sa pelisse, tout ce qu’on voulut. Tar-