Page:Daudet - Aventures prodigieuses de Tartarin de Tarascon, 1872.djvu/84

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fin on a beau chasser le lion, on pense tout de même en route.

Puis il fit venir de Marseille toute une cargaison de conserves alimentaires, du pemmican en tablettes pour faire du bouillon, une tente-abri d’un nouveau modèle, se montant et se démontant à la minute, des bottes de marin, deux parapluies, un waterproof, des lunettes bleues pour prévenir les ophthalmies. Enfin le pharmacien Bézuquet lui confectionna une petite pharmacie portative bourrée de sparadrap, d’arnica, de camphre, de vinaigre des quatre-voleurs.

Pauvre Tartarin ! ce qu’il en faisait, ce n’était pas pour lui ; mais il espérait, à force de précautions et d’attentions délicates, apaiser la fureur de Tartarin-Sancho, qui, depuis que le départ était décidé, ne décolérait ni de jour ni de nuit.