Page:Daudet - L’Immortel (Lemerre 1890).djvu/308

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des grands rateaux dont les jardiniers, trois fois par jour, luttaient contre la tombée des fouilles mourantes. Mais on avait beau faire, les chemins, une heure après, se recouvraient de nouveau de ce tapis d’Orient aux teintes riches, pourpre, vert, mordoré, où bruissait leur promenade sous les rayons d’un oblique soleil très doux. Elle lui parlait de ce mari dont elle avait tant souffert aux années de sa jeunesse, tenant beaucoup à lui faire comprendre qu’elle portait un deuil mondain, tout de convenance et ne l’attristant pas jusqu’au cœur. Paul comprenait parfaitement et souriait, bien résolu dans sa tactique de froideur.

Tout au bas du parc, ils s’assirent près d’un pavillon masqué d’érables, de troènes, qui abritait