Page:Daudet - L’Immortel (Lemerre 1890).djvu/325

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rapport de l’Académie de Florence sur le Galilée d’Astier-Réhu et les pièces historiques manifestement apocryphes et bouffonnes (sic) qui l’accompagnaient. Ce rapport communiqué en grand mystère au directeur de l’Académie française agitait sourdement l’Institut depuis quelques jours, dans l’attente fiévreuse de la détermination d’Astier-Réhu qui se contentait de répondre : « Je sais… je sais… je fais le nécessaire.  » Et brusquement voilà ce compte rendu, qu’ils se croyaient seuls à connaître, pétaradant, ce matin, à la première page du journal le plus répandu de Paris, avec d’outrageants commentaires pour le secrétaire perpétuel et toute la Compagnie.

Là-dessus, émoi, fureur, horripilation contre l’impudent journaliste et la sottise d’Astier-Réhu qui leur valait ces attaques depuis longtemps désapprises, depuis que l’Académie ouvra sa porte, prudemment, aux « gens de feuilles.  » Le bouillant Laniboire, rompu à tous les sports, parlait d’aller couper les oreilles au monsieur ; et ce n’était pas trop de deux ou trois collègues pour le retenir. « Voyons ! Laniboire… L’épée au côté, jamais à la main… le mot est de vous, que diable ! bien que l’Académie l’ait adopté…

— Vous savez, messieurs, que Pline l’ancien, au Livre XIII de son Histoire naturelle… » c’était Gazan qui arrivait tout soufflant, de son trot