Page:Daudet - Le Roman du chaperon rouge, Lévy, 1862.djvu/117

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ment, son cabas sous un hras, son carlin sous l’autre ; nous allons rire. (Il joue de la trompette.) Tiens ! elle n’est pas émue ! (Il joue encore plus fort.) Miséricorde ! la maudite vieille est sourde. Le chien seul est troublé. Je n’ai pas de bonheur. Quel est ce bruit ? Deux souris qui s’embrassent dans un coin de la prison et qui se caressent le museau avec leurs barbiches ! Dieu ! que c’est amusant de pouvoir troubler la digestion de tous les gens, hommes et bêtes. — Aux jours anciens, j’avais mes flèches et mon carquois ; mais c’était rococo en diable ; puis on mettait des cuirasses, et je perdais mon temps. — J’aime mieux ma trompette ; il est vrai qu’il y a des sourds… C’est égal ! j’aime mieux ma trompette.

la bouquetière, en dehors.

Pstt ! pstt ! Monsieur le prisonnier ?

le trompette.

Qui m’appelle ?

la bouquetière.

C’est moi, Réséda, la bouquetière.