Page:Daudet - Le Roman du chaperon rouge, Lévy, 1862.djvu/142

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tin dans la maison avec votre sœur Éveline, et déjà vous m’avez su plaire par vos vices comme par vos vertus. Vous êtes grande, maigre, osseuse, très-laide au surplus, toutes les qualités d’une intendante et d’une sœur aînée ; vous ressemblez énormément, en fin de compte, à cette Cousine Bette, dont il est parlé dans les Parents pauvres de monsieur de Balzac.

sœur anne

Vous me flattez, mon frère.

barbe-bleue

Sur l’honneur, vous m’allez comme un casque, et je m’en vais vous donner une preuve de mon affection en vous laissant la direction du château pendant mon absence ; vous aurez l’œil aux pots de groseille de notre office et vous épierez les actions de ma femme : du tout vous tiendrez un compte exact, que vous me présenterez au retour. Sur quoi, approchez et nous baisez la main. Adieu, sœur Anne.

sœur anne

Adieu, mon frère. (Sœur Anne sort par la gauche, Barbe-Bleue allume un candélabre et sort par la droite.)