Page:Daudet - Le Roman du chaperon rouge, Lévy, 1862.djvu/83

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cris n’ont en rien troublé le mouvement rythmique et doux de sa marche.

deuxième damné.

Sœur chérie, c’est ton frère qui t’appelle, — ce frère qui tant de fois t’a portée sur ses épaules, — et tant de fois fait sauter dans ses bras ! — Rien ! rien ! pas même un regard !… (Il pleure.)

les damnés, à l’amant.

Eh bien ! frère, qu’en dis-tu ? — As-tu toujours confiance ?

l’amant.

Toujours ! — ma chère maîtresse vaut mieux que toutes ces femmes. (En ce moment, une pluie de roses vient tomber au milieu des damnés. — Ils se les arrachent avec fureur.)

un damné, mâchant une rose.

Oh ! les fleurs ! que c’est bon !

un démon, s’approchant de lui.

La rose que tu savoures te coûtera cher tout à l’heure.