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ROSE ET NINETTE

V

Depuis quelques jours déjà, les affiches du Vaudeville annonçaient très prochaine la pièce de Fagan. On en parlait dans les théâtres, les cercles, aux jours des femmes qui reçoivent, dans les bureaux des ministères, les cafés du boulevard, et déjà pleuvaient sur la table de l’auteur en vogue des demandes de places pour sa première, innombrables, à remplir la salle plusieurs fois.

Un dimanche que ses filles venaient d’arriver et qu’il leur montrait en riant son courrier, le tas extravagant des solliciteurs :

« Tu sais, père, dit Nina vivement, maman désirerait une loge pour ta répétition générale.

— Volontiers, répondit Fagan, s’assombrissant un peu comme chaque fois qu’elles parlaient de leur mère… À une condition cepen-