Page:Daudet - Sapho, 1884.djvu/250

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de femme, car ils sont très près l’un de l’autre, et si loin !

« … Quoi qu’il arrive, ce sera la délivrance que cette rencontre et cet amour. Tu connais ma vie ; tu as compris, sans que nous en parlions jamais, qu’elle est la même qu’autrefois, que je n’ai pas pu m’affranchir. Mais ce que tu ne sais pas, c’est que j’étais prêt à sacrifier fortune, avenir, tout, à cette habitude fatale où je m’enlisais un peu plus chaque jour. Maintenant, j’ai trouvé le ressort, le point d’appui qui me manquait ; et pour ne plus laisser de recours à ma faiblesse, je me suis juré de ne retourner là-bas que libre et séparé… À demain l’évasion… »

Ce ne fut ni le lendemain ni le jour suivant. Il fallait un moyen pour s’évader, un prétexte, le dénouement d’une querelle où l’on crie : « Je m’en vais », pour ne plus revenir ; et Fanny se montrait douce et gaie comme aux premiers temps illusionnés du ménage.

Écrire « c’est fini » sans plus d’explications ?… Mais cette violente ne se résignerait