Page:Daudet - Sapho, 1884.djvu/284

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gémissements qu’on entendait à travers bois. Hochecorne allait prendre son fusil, se mettre à leur recherche…

— Bonsoir, monsieur, madame… c’est la petite qui est contente de son châle…

A fallu que je la couche, avec… » Leur dernière action en commun, cette charité de tout à l’heure, leurs mains une dernière fois liées autour de ce petit corps moribond.

— Adieu, adieu, père Hochecorne.

Et ils se hâtent tous trois vers la maison, Hettéma toujours très intrigué de ces clameurs qui remplissaient le bois.

— Ça montait, descendait, on aurait dit une bête qu’on égorge… Mais comment n’avez-vous rien entendu ?

Ni l’un ni l’autre ne répondent.

Au coin du Pavé des Gardes, Jean hésite.

— Reste dîner… lui dit-elle tout bas, suppliante… Ton train est passé… tu prendras celui de neuf heures.

Il rentre avec eux. Que peut-il craindre ? On ne recommence pas deux fois une scène pareille, et c’est bien le moins qu’il lui donne cette petite consolation.