Page:Daudet - Théâtre, Lemerre, 1889.djvu/310

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

trois jours qu’il vient, ce Franqueyrol, et qu’Henri lui refuse sa porte.

louise, s’approchant.

M. Pierre sait donc qu’Henri est ici… Qui a pu le lui dire ?

le père jourdeuil.

Moi !

louise.

Oh ! père, Henri qui nous avait tant recommandé…

le père jourdeuil.

Tant pis, s’il a honte d’être ici, il ne fallait pas qu’il y vînt… D’ailleurs, est-ce que vous vous imaginez qu’un vieux routier comme Pierrot aurait pu croire longtemps à cette invention de voyage et de départ précipité ?…

madame jourdeuil, douce.

C’est égal, mon ami, Henri ne sera pas content.

le père jourdeuil.

Oui-da !… il ne sera pas content… Et moi, est-ce que tu crois que je suis content ? Quand je pense que j’ai travaillé quarante ans, mangé mon bien, usé ma vie pour léguer à ton fils un nom illustre et une palette glorieuse !… Et puis voilà ce qu’il en fait !… Ah ! les enfants ! les enfants !

margarot, à madame Jourdeuil.

M. Jourdeuil fait de la peinture, lui aussi, d’après ce que je vois…