Page:Daudet - Théâtre, Lemerre, 1889.djvu/43

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j’étais trop âgé pour vous… Gertrude, vous continuerez à être mon amie ; seulement, on donnera une sœur à la chaise rouge, et désormais je vous accompagnerai à l’église : je crois que ces promenades me feront du bien. Qu’en dites-vous ? Vous ne répondez pas ?… Ah ! je comprends. (Il s’approche du portrait.) C’est lui, c’est ce portrait dont la présence vous épouvante… Rassurez-vous, sa place n’est plus ici ; nous l’enverrons à d’autres plus heureux pour lesquels cette image ne sera qu’un doux souvenir. (Madame Amhroix s’agenouille devant son mari et lui baise la main.)

le facteur, du dehors.

Monsieur Ambroix !

ambroix, très vite.

Relevez-vous, Gertrude, le mauvais rêve est fini.

le facteur, à la croisée.

Monsieur Ambroix !

ambroix

La vie recommence. (Il va ouvrir la fenêtre.)

le facteur

C’est moi, monsieur Ambroix !… Qu’est-ce qu’on vient de me dire dans le pays, que madame Ambroix avait eu une attaque ?… La voilà plus belle et mieux portante que jamais. (La musique recommence jusqu’au baisser du rideau.)

ambroix

Non, père Anselme, on s’est trompé dans le pays ; madame Ambroix n’a pas eu d’attaque. À propos, Gertrude, vous devez un port de lettre à ce